dimanche 26 février 2012

Une page de lecture...
Avant de reprendre mes pinceaux, j'ai envie de consacrer une page à un livre magnifique que je viens de finir de lire. "L'ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon...




Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours.
Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du Vent. Avec ce tableau historique, roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie.

Quelques citations extraites de "L'ombre du vent"
sans trahir les secrets de ce livre....

"Les livres sont des miroirs, et l'on y voit que ce qu'on porte              en soi-même"

« Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L'âme de celui qui l'a écrit, et l'âme de ceux qui l'ont lu, ont vécu et rêvé avec lui. Chaque fois qu'un livre change de mains, que quelqu'un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. »
«Rien ne marque autant un lecteur que le premier livre qui s'ouvre vraiment un chemin jusqu'à notre cœur. Ces premières images, l'écho de ces premiers mots que nous croyons avoir laissés derrière nous, nous accompagnent toute notre vie et sculptent dans notre mémoire un palais ou tôt ou tard - et peu importe le nombre de livres que nous lisons, combien d'univers nous découvrons-, nous reviendrons un jour.»
"Le destin attend toujours au coin de la rue. Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : ses trois incarnations favorites. Mais il ne vient pas vous démarcher à domicile. Il faut aller à sa rencontre."
"Béa prétend que l'art de la lecture meurt de mort lente, que c'est un rituel intime, qu'un livre est un miroir ou nous trouvons seulement ce que nous portons déjà en nous, que lire c'est engager son esprit et son âme, des biens qui se font de plus en plus rares."




samedi 18 février 2012


Parce qu'on ne peut ignorer le monde dans lequel on vit même si l'on aime être parfois sur les étoiles....
Voici un texte magnifique de Victor Hugo extrait des "Misérables" qui peint    le sort tragique de celui qui se retrouve rejeté en marge de notre société....Et qui aujourd'hui pourrait être grec....
Encre de Victor Hugo
                                

Un homme à la mer !
Qu'importe! Le navire ne s'arrête pas.
Ce sombre navire-là a une route qu'il est forcé de continuer. Il passe.
L'homme disparaît, puis reparaît, il plonge et remonte à la surface. Il appelle, il tend les bras, on ne l'entend pas; le navire, frissonnant sous l'ouragan, est tout à sa manœuvre, les matelots et les passagers ne voient même plus l'homme submergé; sa misérable tête n'est qu'un point dans l'énormité des vagues.
Il jette des cris désespérés dans les profondeurs. Quel spectre que cette voile qui s'en va ! Il la regarde, il la regarde frénétiquement. Elle s'éloigne, elle blêmit, elle décroît. Il était là tout à l'heure, il était de l'équipage, il allait et venait sur le pont avec les autres, il avait sa part de respiration et de soleil, il était un vivant. Maintenant, que s'est-il donc passé ? Il a glissé, il est tombé, c'est fini.
Il est dans l'eau monstrueuse. Il n'a plus sous les pieds que de la fuite et de l'écoulement. Les flots déchirés et déchiquetés par le vent l'environnent hideusement, les roulis de l'abîme l'emportent, tous les haillons de l'eau s'agitent autour de sa tête, une populace de vagues crache sur lui, de confuses ouvertures le dévorent à demi; chaque fois qu'il enfonce, il entrevoit des précipices pleins de nuit; d'affreuses végétations inconnues le saisissent, lui nouent les pieds, le tirent à elles; il sent qu'il devient abîme, il fait partie de l'écume, les flots se le jettent de l'un à l'autre, il boit l'amertume, l'océan lâche s'acharne à le noyer, l'énormité joue avec son agonie. Il semble que toute cette eau soit de la haine.
Il lutte pourtant, il essaie de se défendre, il essaie de se soutenir, il fait effort, il nage. Lui, cette pauvre force tout de suite épuisée, il combat l'inépuisable.
Où donc est le navire ? Là-bas, à peine visible dans les pâles ténèbres de l'horizon.
Les rafales soufflent ; toutes les écumes l'accablent. Il lève les yeux et ne voit que les lividités des nuages. Il assiste agonisant, à l'immense démence de la mer. Il est supplicié par cette folie. Il entend des bruits étrangers à l'homme qui semblent venir d'au delà de la terre et d'on ne sait quel dehors effrayant.
Il y a des oiseaux dans les nuées, de même qu'il y a des anges au dessus des détresses humaines, mais que peuvent-ils pour lui ? Cela vole, chante et plane, et lui, il râle.
Il se sent enseveli à la fois par ces deux infinis, l'océan et le ciel; l'un est une tombe, l'autre est un linceul.
La nuit descend, voilà des heures qu'il nage, ses forces sont à bout; ce navire, cette chose lointaine où il y avait des hommes, s'est effacé; il est seul dans le formidable gouffre crépusculaire, il enfonce, il se roidit, il se tord, il sent au dessous de lui les vagues monstres de l'invisible, il appelle.
Il n'y a plus d'hommes. Où est Dieu ?
Il appelle. Quelqu'un! Quelqu'un! Il appelle toujours.
Rien à l'horizon. Rien au ciel.
Il implore l'étendue, la vague, l'algue, l'écueil; cela est sourd. Il supplie la tempête; la tempête imperturbable n'obéit qu'à l'infini.
Autour de lui, l'obscurité, la brume, la solitude, le tumulte orageux et inconscient, le plissement indéfini des eaux farouches. En lui l'horreur et la fatigue. Sous lui la chute. Pas de point d'appui. Il songe aux aventures ténébreuses du cadavre dans l'ombre illimitée. Le froid sans fond le paralyse. Ses mains se crispent et se ferment, et prennent du néant. Vents, nuées, tourbillons, souffles, étoiles inutiles! Que faire , Le désespéré s'abandonne, qui est las prend le parti de mourir, il se laisse faire, il se laisse aller, il lâche prise, et le voilà qui roule à jamais dans les profondeurs lugubres de l'engloutissement.
Ô marche implacable des sociétés humaines ! Pertes d'hommes et d'âmes chemin faisant ! Océan où tombe tout ce que laisse tomber la loi ! Disparition sinistre du secours ! Ô mort morale !
La mer, c'est l'inexorable nuit sociale où la pénalité jette ses damnés. La mer, c'est l'immense misère.
Victor HUGO (extrait « Les misérables »)

dimanche 12 février 2012

La peinture et la littérature sont pour moi étroitement liées.
Une palette de couleurs et des livres  choisis savent si souvent exprimer, révéler ou apaiser les mystères de l'âme...


j'ai envie d'écrire ces citations sur les étagères de ma bibliothèque.


"La peinture permet de regarder les choses en tant qu'elles ont été une fois contemplées avec amour." Paul Valéry


"Il y a dans la peinture quelque chose de plus, qui ne s'explique pas, qui est essentiel." Pierre Auguste Renoir


"La peinture ne saisira le mystère de la réalité que si le peintre ne sait pas comment s'y prendre." Francis Bacon


"La peinture vient de l'endroit où les mots ne peuvent plus s'exprimer." 
Gao Xingjian


"La peinture doit revenir à son but premier, l'examen de la vie intérieure des êtres humains."Pierre Bonnard


"La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir." Léonard de Vinci


"La peinture est la face visible de l'iceberg de ma pensée." Salvador Dali


"La couleur surtout et peut-être plus encore que le dessin est une libération." Matisse



jeudi 9 février 2012

La noix de muscade

La noix de muscade a longtemps été une plante magique: rêver d'elle présageait un changement de vie; mise autour su cou elle protégeait des crises d'épilepsie; elle servait d'envoûtement amoureux, il suffisait de graver sur la noix le nom de la personne que l'on voulait voir tomber amoureuse et d'enterrer la noix sous un sapin pour que le voeux se réalise..
Aujourd'hui, elle n'excite plus que les palais gourmets...